


Il a été condamné jeudi soir par le tribunal correctionnel d'Alençon. En mai dernier, il avait notamment refusé d'obtempérer devant les gendarmes.
L'histoire se passe le 19 mai dernier. En cette fin de vendredi après-midi, Frédéric Lunel, 42 ans rentre chez lui à Neauphe-sur-Dives. Il revient du Mans où il a assisté aux essais du Grand Prix de France moto. À Chailloué, entre Sées et Nonant-le-Pin, les gendarmes lui font signe de s'arrêter. Le motard ralentit avant de remettre les gaz. Il est pris en chasse, les gendarmes relèvent une vitesse de 200 km/h sur cet axe limité à 90 et constatent que le pilote double à de multiples reprises malgré une ligne continue. Il sera finalement interpellé quelques kilomètres plus loin, bloqué par le passage à niveau de Nonant-le-Pin. Les gendarmes découvrent alors que la moto est débridée, que les plaques d'immatriculation sont amovibles. Une suspension administrative de 3 mois est prononcée.
Jeudi soir, il comparaissait devant le tribunal correctionnel d'Alençon. Le pilote reconnaît l'ensemble des contraventions mais nie le refus d'obtempérer. « Je n'ai pas vu les gendarmes, déclare le prévenu. Quand il y a un Grand prix de France, il y a beaucoup de monde sur les bas-côtés. » Un argumentaire qui énerve la présidente. « Vous ne voyez pas le gendarme sur la route, vous n'auriez donc pas vu un enfant qui aurait pu traverser, vous êtes un danger public. Si vous voulez mourir, c'est votre droit mais vous êtes aussi dangereux pour les autres. »
Le procureur de la République exprime sa peur. « C'est effrayant que vous ne voyez pas des gendarmes qui vous font signe d'arrêter. » Il requiert 2 mois de prison avec sursis, l'annulation du permis, 600 € d'amende pour l'ensemble des contraventions. Il demande aussi la confiscation définitive de l'engin avec remise au Domaine, une mesure qui existe depuis 2003 et étendue depuis cette année aux grands excès de vitesse. Le prévenu a finalement été condamné à six mois de suspension de permis et 450 € d'amende et à la confiscation par les Domaines. Débridée, elle sera vraisemblablement détruite.
Jean-Luc LOURY.
source : http://www.alencon.maville.com